Un état des lieux

PERMACULTURE

Quels avantages avons-nous à préserver la biodiversité, les écosystèmes et l’environnement ? Quel impact a notre mode de vie sur les écosystèmes naturels? Les pesticides agissent-ils sur notre santé? Notre se système de production alimentaire est-il réellement efficace? Est-il réellement en mesure d’assurer l’alimentation d’une population en constante augmentation (7 milliards aujourd’hui et 11 milliards en 2050 d’après les dernières estimations de l’ONU)?

C’est à ces questions que nous avons tenté de répondre le plus simplement possible, en nous appuyant sur les résultats des travaux scientifiques les plus pertinents.

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ÉCOSYSTÈMES :

des CHEFS D’OEUVRES NATURELS

La vie se décline en une variation infinie, de formes miniatures, d’architectures grandioses, de motifs discrets, de couleurs chatoyantes, de comportements individualistes et d’intelligences collectives.

Ces êtres vivants interagissent, s’organisent minutieusement puis s’harmonisent finalement en un écosystème : un petit univers dans lequel chacun joue un rôle prédéterminé, un équilibre fragile et subtil qui se perpétue et s’ajuste continuellement, traversant ainsi les siècles, les millénaires et les millions d’années sans perdre une once de sa perfection originelle; tel une toile de maître, tel une oeuvre magistrale.

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ÉCOSYSTÈMES :

LES SERVICES QU’ils NOUS RENDENT

Cette beauté naturelle du vivant est largement subjective et de nombreuses personnes n’y sont pas sensibles. Nous avons donc souvent tendance à oublier que la biodiversité et les écosystèmes assurent gratuitement des services qui sont indispensables à notre survie et à notre développement : les services ÉCOSYSTÉMIQUES.

Il en existe une infinité, en voici quelques exemples simples : ce sont les plantes et le plancton qui produisent l’oxygène que nous respirons; et ce sont eux également qui réduisent le réchauffement climatique en absorbant le gaz carbonique; ce sont des plantes, des champignons et des bactéries qui nous ont permis de développer les médicaments courants (aspirine, paracétamol, antibiotiques, anesthésiants), ce sont des prédateurs sauvages (insectes, oiseaux et chauves-souris…) qui régulent la majorité des parasites des cultures, ce sont les plantes et les organismes du sol (champignons, bactéries, vers de terre) qui permettent de réguler les inondations et d’épurer l’eau des zones humides…etc

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 ENVIRONNEMENT

UNE EXTINCTION DE MASSE EN COURS

À plusieurs reprises depuis l’apparition de la vie sur terre,  des phénomènes extrêmes ont entrainé la disparition rapide de 3 espèces vivantes sur 4 : collision avec des météorites, éruptions de gigantesques volcans, changements climatiques brutaux…. Cela est arrivé au moins 5 fois avant notre époque et ces phénomènes sont appelés « extinctions de masse ».

Ces 50 dernières années, de nombreuses études sur l’abondance de la biodiversité montrent qu’à travers la destruction des forêts, la pollution des cours d’eau, la pêche industrielle et la surexploitation des sols, nous sommes responsable d’une dégradation de l’environnement qui provoque l’extinction de nombreuses espèces vivantes.

Le rythme extrêmement rapide de ces extinctions de plantes et d’animaux correspond au rythme d’une extinction de masse. Les résultats de ces travaux scientifiques montrent que, d’ici quelques décennies, si aucun changement radical n’apparaît dans notre comportement, nous serons sans aucun doute responsable d’une 6ème extinction de masse (50% des espèces vivantes auront disparu en 2050). (1a1b1c)

Enfin, les rejets constants de dioxyde de carbone, la déforestation ainsi que la surexploitation des sols, des océans et des stocks d’eau douce engendrent un déséquilibre profond des écosystèmes et pourraient, d’ici quelques décennies, provoquer une crise écologique et climatique majeur. Dans ce cas, l’appauvrissement des sols et les événements climatiques extrêmes feraient rapidement chuter les rendements agricoles et la production ne serait plus en mesure d’assurer les besoins alimentaires de la population (1d).

Il y a donc de fortes chances que les bouleversements climatiques et environnementaux que nous aurons provoqués soient extrêmement préjudiciables aux enfants de nos enfants.

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ALIMENTATION

SPÉCULATION, GASPILLAGE ET SOUS-ALIMENTATION

Contrairement à une idée extrêmement répandue, l’augmentation de la population mondiale ne nécessite ni d’augmenter la production agricole, ni d’intensifier cette production, ni d’augmenter les surfaces qui lui sont dédiées.

Pourquoi ?

– Parce que les méthodes industrielles qui sont actuellement utilisées pour la culture, l’élevage, la transformation puis la commercialisation des produits alimentaires entrainent le gaspillage de 30% notre production alimentaire (2a).
– Parce que plus de 30% des céréales produites sont utilisées pour nourrir du bétail (bovin, porcs et volaille…) (2b).
– Parce que la production agricole actuelle suffit largement à nourrir l’humanité entière mais que plus de 10 000 enfants meurent de faim chaque jour, que 800 millions de personnes ne mangent pas suffisamment, que 1,5 milliards de personnes souffrent de carences graves (vitamines, oligoéléments, protéines, acides gras…), et que 500 millions de personnes souffrent d’obésité (2c).
– Parce que ce sont la spéculation sur les denrées alimentaires et les conflits armés qui limitent l’accès à la nourriture des plus démunis (et cela depuis le Moyen Âge…) (2d).

Quelles solutions ?

Le développement de la vente directe (du producteur au consommateur) permettra de limiter notre énorme gaspillage de nourriture. Réduire l’élevage et la consommation de viande permettra de libérer une quantité importante de céréales pour la consommation humaine. Les grandes puissances économiques doivent modifier leurs politiques agricoles : actuellement ces politiques subventionnent les profits de quelques géants de l’agroalimentaires au détriment d’une agriculture de proximité, plus avantageuse pour l’environnement, la santé et les populations défavorisées (3a et 3b).

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SANTÉ

PESTICIDES, CANCERs ET MALADIEs

NEUROdÉgÉnÉratives

Actuellement, la production alimentaire industrielle est entièrement dépendante d’un épandage massif de pesticides qui contaminent l’atmosphère, les nappes phréatiques, le sol et les aliments que nous consommons chaque jour.

De nombreuses études montrent clairement que plus on est exposé aux pesticides (consommation, ou inhalation près des cultures industrielles) plus on a de « chances » de contracter certains cancers (leucémie, cancer de la prostate) et certaines maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer) (4a, 4b).

Enfin, il a également été clairement démontré que ces molécules toxiques diminuent la fertilité des adultes et affectent le développement neurologique du fœtus et de l’enfant.

L’agroforesterie, la biodynamie et la permaculture sont des pratiques agricoles qui permettent de se passer des pesticides. Ces pratiques sont plus difficiles à mettre en œuvre mais, sur le long terme, les rendements moyens sont proches de ceux de l’agriculture industrielle (3a3b).

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ET LA PERMACULTURE ?

La permaculture est une façon d’agir qui accorde une importance égale à la préservation de l’environnement, au confort individuel et à la prospérité des collectivités.
Avant toute action d’aménagement, l’idée est de réaliser un bilan pragmatique des services offerts naturellement par l’environnement local (ensoleillement, vent et biomasse pour la production d’énergie ou de chaleur, pluviométrie pour la ressource en eau…) et des contraintes qui sont nécessaires à sa préservation (capacité de production agricole, préservation des zones humides, gestion durable des écosystèmes forestiers…).
Ce bilan sert de base à l’aménagement d’un espace fonctionnel et économe en énergie sur le long terme (jardin, exploitation agricole, maison, quartier…).
Ainsi, dans le cadre d’une production agricole, tout recours à des engrais chimiques et à toute forme de pesticides est entièrement exclu. L’exploitation est organisée pour créer un environnement favorable au développement des cultures : sélection d’espèces et de variétés adaptées au contexte local, rotation des cultures, cultures pluri-spécifiques, mise en place de haies et d’habitats diversifiés permettant le développement d’une faune et d’une flore utile pour la régulation des ravageurs… etc
Enfin la commercialisation des produits auprès des consommateurs locaux permet d’éviter le gaspillage et l’énergie dépensée pour le transport.

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 CONCLUSION

POUR L’INSTANT, TOUT EST ENCORE POSSIBLE!

Que ce soit par la permaculture, par l’agriculture naturelle, par l’agroforesterie ou par tout autre mode de production respectueux de l’environnement, TOUT EST ENCORE POSSIBLE! Nous sommes dans une période critique pour l’environnement mais si nous agissons et jouons collectif, nous avons dès aujourd’hui la capacité d’anticiper les crises écologiques et alimentaires à venir, pour le bien du plus grand nombre.

Le plus grand frein à ces changements est de croire que « l’on ne peut rien y faire » et que ce sont « l’Europe », « l’État », les « politiques », « les riches », ou « les autres » qui en sont « responsables » et qui doivent « faire quelque chose ».

C’est faux. Nous sommes acteurs de cette situation par chacun de nos actes quotidiens. Mais nous préférons nous imaginer irresponsables et trouver toutes les excuses possibles pour éviter l’effort considérable que représente un changement de nos habitudes…. Quelqu’en soit les conséquences pour l’environnement et pour les générations futures…

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 Bibliographie

1a : La sixième extinction animale de masse est en cours, Le Monde, 2015.
1b : Les écosystèmes de la planète menacés par la perte de biodiversité, Sciences et Avenir, 2016.
1c : Les pesticides nuisent à la biodiversité aquatiques, Association Santé Environnement France, 2013.
1d : Nourrir 9 milliard d’hommes : le défi de demain, www.mtaterre.fr, 2016.
2a : Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspillée, Le Monde, 2014.
2b : Impact des modes alimentaires sur l’environnement et la disponibilité alimentaire mondiale, Association de Professionnels de Santé Pour une Alimentation Responsable, 2016.
2c : Alimentation: les chiffres qui font peur, L’Express L’Expansion, 2012
2d : Du Moyen Age à aujourd’hui. Mille ans de famines, L’Histoire, 2013
3a : L’agriculture biologique peut nourrir le monde, Reporterre.net, 2014
3b : L’agroécologie peut nourrir le monde, www.alimenterre.org, 2016
4a : Les pesticides, quelles conséquences pour la santé, Association Santé Environnement France, 2015.
4b : Les agriculteurs réunionnais malades à cause des pesticides?, www.zinfo974.com, 2016